Révolte des maux/les mots en révolte

La stratégie d’une écriture rebelle

Présente

Révolte des maux/Les mots en révolte

Spectacle créé dans le cadre du 50ème Festival Culturel de la ville de Fort-de-France 2021 Coproduction SERMAC 2021

NOTE D’INTENTION 

2021, année du Bicentenaire de Napoléon, une « commémoration » qui a fait polémique. Napoléon l’Empereur, le militaire conquérant… mais aussi l’artisan du rétablissement de l’esclavage aux Antilles françaises en 1802.

En Guadeloupe, Guyane et Martinique, pouvait-on commémorer Napoléon comme cela a été fait à l’Institut de France et aux Invalides ? Vraisemblablement non. Les traces de cette page de l’histoire de France ne laissent pas les mêmes souvenirs.

Les discussions, polémiques et crispations autour de cette « commémoration » interroge la mémoire d’un pays et la signification de son histoire sur les différents territoires qui le composent. L’Histoire avec un grand H est une série d’histoires imbriquées les unes aux autres. La devise républicaine LIBERTÉ EGALITE FRATERNITÉ n’a pas revêtu la même réalité pour tous et connait encore des soubresauts aujourd’hui.

Comment alors parler de cette histoire commune, comment évoquer des souvenirs communs parfois douloureux, des expériences parallèles mais dissemblables qui laissent des empreintes différentes dans la chair et dans l’esprit selon les territoires ou les quartiers que l’on habite.

Est-ce que le principe de la commémoration n’est pas justement de faire la somme de toutes ces empreintes, de toutes ces expériences, de toutes ces histoires pour dresser un tableau plus complet et plus juste de l’Histoire de France. 

C’est avec cette interrogation à l’esprit qu’il m’est apparu nécessaire de se pencher sur quelques tranches de l’Histoire de France à travers les souvenirs et les écrits qui m’ont permis d’apporter des réponses à mes questionnements. Ne plus positionner son corps par rapport à l’histoire dominante exige un travail en soi et sur soi. Il faut trouver des discours qui permettent de se construire comme un Tout-Monde.

N’importe qui peut commémorer. La « commémoration » est un outil du pouvoir dominant, par contre « se souvenir » est pour moi de l’ordre de l’intime. « Se souvenir » est vital par rapport à l’histoire dominante. Dans ma pratique en tant qu’artiste je fais appel à l’énonciation qui est pour moi un moyen de partage avec le public. Le fait de m’inscrire dans l’énonciation c’est positionner mon corps face à l’histoire dominante.

La « commémoration » en tant que telle permet à l’état nation de présenter et d’écrire une Histoire officielle excluant un pan de la population ce qui a pour conséquence de créer des récits manquants. 

Dans l’état actuel de mes recherches sur ces récits manquants, je souhaiterais mettre en lumière le combat et la contribution des femmes, sur des sujets tels que l’égalité, l’écologie ou de la décolonialité. 

« En ce moment crucial de notre vie, où tout est si désespéré, où chaque jour est une question de survie, je ne pense pas que vous puissiez vous empêchez de vous impliquer. » Nina Simone

Nous explorerons les écrits des sœurs Nardal, de Maya Angelou, de Monique Wittig (les guérillères), de Belle Hooks (apprendre à transgresser), de Toni Morrison, de Simone Schwarz-Bart et Maryse Condé.

Nous allons travailler à rechercher et élaborer la forme artistique la plus pertinente pour donner corps à ces textes et dans l’espace et dans le temps.

Ils seront mis en scène dans une déambulation inclusive dans les jardins du Sermac en Martinique – jardins porteurs de symboles. Cette balade nous emmènera dans trois salons extérieurs afin de partager mes carnets de notes intimes et mes inspirations littéraires. Le public sera invité à participer aux propositions artistiques de l’équipe par l’intermédiaire de l’application WhatsApp (si possible).

Jean-Erns Marie-Louise, metteur en scène

Avec Alexandra Déglise, Anne-Alex Psyché, Rita Ravier, Laurent Troudart.

Représentations déambulatoires (55′) dans le Parc Culturel Aimé Césaire – place José Marti

à 22h le 14 juillet, à 19h30 et 22h le 15 juillet et à 19h30 et 22h le 16 juillet 2021 (entrée libre)